Il y a 230 ans, un vieil Emmanuel écrivait un projet de Paix perpétuelle.
Il y énonce six conditions préliminaires à toute paix perpétuelle :
- 1. Aucun traité de paix ne doit valoir comme tel, si on l’a conclu en se réservant tacitement matière à guerre future.
- 2. Nul État indépendant, ne pourra être acquis par un autre État, par échange, héritage, achat ou donation.
- 3. Les armées permanentes doivent êtres supprimées avec le temps.
- 4. On ne doit point contracter de dettes publiques en vue des conflits extérieurs de l’État.
- 5. Aucun état ne doit s’immiscer de force dans la constitution et le gouvernement d’un autre État.
- 6. Aucun État, en guerre avec un autre ne doit se permettre des hostilités de nature à rendre impossible la confiance réciproque lors de la paix future.
Il critique la guerre en soi qui est une activité propre à l’état de nature, dont l’humanité doit sortir en établissant des relations contractuelles et un État de droit international.
De ce quoi l’Emmanuel énonce trois articles :
- Dans tout Etat, la constitution civile doit être républicaine, constitution qui doit défendre plusieurs principes de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen : la liberté, l’égalité, l’autonomie et la séparation des pouvoirs. Ainsi, pour déclarer la guerre, les citoyens sont les mieux à mêmes de juger car ils savent ce qu’ils risquent de perdre.
- Le droit des gens doit être fondé sur un fédéralisme d’États libres. Cette alliance est le fondement de l’autorité qui dicte les lois. Un État souverain doit pouvoir régler son différence avec un autre Etat au moyen du droit. L’alliance pour la paix est donc la garantie de l’exercice réel de la liberté.
- Le droit cosmopolitique doit se restreindre aux conditions de l’hospitalité universelle. C’est notamment le droit pour un individu de voyager sans être inquiété par d’autres hommes. La propriété ne peut pas interdire la circulation, ce qui oblige les hommes à la coexistence. De même la piraterie, l’esclavagisme et le colonialisme comme contraires aux conditions de l’hospitalité universelle.
Dans la lignée de Platon, Manu considère que les philosophes ont pour mission de réfléchir à la légitimité des lois. Cette légitimité des lois est conditionnée à la diffusion de la pensée, à leur transparence et à l’universalité de leur application. Les philosophes ne doivent donc pas se retirer du monde, mais être utiles à la société : une bonne mission pour le café philo !
Source : https://philocite.blogspot.com/2016/03/le-projet-de-paix-perpetuelle-de-kant.html