Dans le bulletin municipal L’Écho de mars 2022, j’ai signé cet édito :
L’égalité des hommes et femmes dans la vie locale est une évidence pour les habitants et les habitantes de Saint-Sulpice-la-Forêt. Mais l’évidence masque parfois ce qu’il y a à voir. La Charte européenne de l’égalité nous rappelle que de nombreux stéréotypes demeurent dans les discours et dans les écrits de la vie locale. De nombreuses habitudes restent ancrées et ces habitudes cachent des facteurs d’inégalité envers les femmes.
Ainsi, en adhérant à cette Charte, la municipalité de Saint-Sulpice-la-Forêt veut faire un effort de clairvoyance : regarder ce qui dans les faits favorise ou défavorise la participation des femmes à la vie locale. Comme nous y engage la Charte, nous allons d’abord mener un état des lieux et construire des indicateurs sur le sujet du genre.
Le combat n’est pas facile : nous nous battons contre nos propres habitudes invisibles, contre nos propres angles morts. N’est-ce pas là une belle occasion d’émancipation ? N’est-ce pas là gagner collectivement une nouvelle liberté ? Notre émancipation vis-à-vis des préjugés de genre est un préalable à notre exercice de la démocratie.
Cette démarche est assez inhabituelle pour une petite commune rurale. Dans les petites communes, il y a peu de mécanismes institutionnels de garantie des droits (tels que les syndicats, les groupes de pression, les médias) et peu de dispositifs mis en place. Les relations directes entre les personnes et les formes de démocratie participative y garantiraient la non-discrimination. Oui, sans doute !, mais regardons-y de près quand même.