J’ai la chance d’intervenir sur l’édition en licence pro et parfois lors d’un stage de formation Urfist sur le livre électronique. C’est assez passionnant de suivre l’évolution rapide des secteurs de l’édition et de l’Internet : l’usage du livre — comme Nicolas Bouvier parlait de l’usage du monde — n’a pas fini de surprendre.
Cependant, le livre et l’édition, tout comme l’architecture, se jaugent sur le temps long. Ainsi, vivons-nous vraiment une révolution du livre ?
Je pense que oui et trois faits en sont à mon avis les marqueurs :
- les entreprises les plus riches du monde, celles de l’Internet, s’intéressent et façonnent le livre numérique ;
- le livre électronique est d’abord lu par des machines, ensuite par des humains : le livre s’ouvre alors à des possibilités d’explorations et de lectures à peine rêvées auparavant ;
- pour la première fois de son histoire, le livre est en concurrence directe avec tous les autres médias et n’a plus de temps ou de lieux réservés.
Je suis raisonnablement optimiste pour l’avenir. L’utopie n’aura pas lieu — les chiens de garde s’en chargent. Mais ce pour quoi le livre existe : la liberté, l’humanisme, la démocratisation du savoir, trouvera de nouvelles incarnations électroniques. Et nous les appellerons livres.
C’est l’esprit de mon propos : en voilà la carte heuristique, en voici l’epub support (rendu en PDF, désolé, WordPress trouve les .epub dangereux…).